Bivillet et Saint Onuphre

Biville-la-Baignarde, Saint Onuphre et ses étangs.

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Je ne sais toujours pas pourquoi Saint Onuphre est honoré à Biville-la-Baignarde. Peut-être les étangs aux guérisons miraculeuses étaient au service des plus démunis?
Démuni, Saint Onuphre l'était certainement et volontairement au quatrième siècle dans le sud de l'Egypte (Thébaïde)
Du grec onux, pour ongle et phore, pour porter voilà l'éthymologie du prénom.

Sa statue dans l'église de Biville serait conforme à son véritable aspect.
Saint Onuphre se fête le 12 juin.

L'église de Biville-la-Baignarde est dédiée à Saint Paterne. Saint Onuphre n'est que le second patron de Biville. Il y a eu aussi jadis une chapelle Saint Léonard à Biville.

Saint Paphnuce écrivit sur lui :
"Lorsque j'aperçois cet être velu,sans autre vétement qu'une liane de feuillage autour des reins, je fais demi-tour, épouvanté. Mais lui m'appelle de sa voix très douce, me conduit à sa grotte et me parle de Dieu toute la nuit. A l'aube son visage change tout d'un coup. Il me dit qu'il va mourir et me remercie d'être venu lui donner la sépulture. Prosterné à mes pieds, il me demande de réciter sur lui les dernières prières. Ce que je fait. Onuphre mort, je l'enterre devant son ermitage.

J'ai demandé à des paroissiens de Bivile-la-Baignarde s'ils avaient des documents traitant du passé de leur commune. L'un d'eux m'a prêté une brochure réalisée à la demande du conseil municipal. Le concepteur et éditeur de l'ouvrage est M Pierre Molkhou. Divers organismes sont cités en remerciements (Imprimerie Genty, Archives Départementales de Seine-Maritime, Service Régional de l'Archéologie de Haute-Normandie, Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie)

La brochure est intitulée 'Biville-la-Baignarde' avec en tout petit 'Seine-Maritime' puis un grand-sous-titre 'Les Passions Partagées'.

Après les considérations sur l'éthymologie du qualificatif de "-la-Baignarde" (une certaine famille seigneuriale Baignart a possédé la commune aux XIII et XIViéme siècles; le mot gaulois "banne" désignant un véhicule en osier aurait pu donner son nom, la commune étant sur un axe de communication (hypothèse du XIXième siècle); et enfin 'balneum', latin pour bain, (hypothèse du XIIIieme siècle) donné avec le suffixe germanique et populaire "ard" par des pélerins venus y pratiquer des ablutions.

Un passage concernant les mares de Saint-Onuphre nous interesse plus directement.

2 citations :

"La tradition assure en effet qu'il existait, dans le voisinage de l'église, une mare guérissant les rhumatismes. Son emplacement(*) n'est pas connu et elle était déjà comblée au milieu du XVIIIième siècle. Elle était placée sous l'invocation de saint Onuphre, ermite ayant vécu en odeur de sainteté dans le plus extrême dénuement en Egypte au Vième siècle et dont le culte fut introduit en Occident après les Croisades. Il est le plus souvent représenté avec de longs cheveux et vêtu de feuillage. Saint Onuphre était invoqué chaque année le 19 juin et les pélerins, venant parfois de très loin, se baignaient dans la mare et y immergeaient les jeunes enfants pour les protéger de différents maux. Cette dévotion populaire, que l'imagination aimerait faire remonter aux premières heures de Biville, fut sans doute introduite au XVI ième siècle et céda la place, au début du XIXième siècle, à une manifestation plus symbolique. Les croyants déposaient leurs cannes ou des baguettes de coudrier, à l'angle de la rue de Namsos et de la route départementale, se rendaient à l'église pour des actions de grâce avant qu'une procession ne vienne terminer la journée. Elle se clôturait par l'embrasement des baguettes de bois et des cannes formant un vaste bûcher. Les fidèles se frottaient ensuite les articulations avec les cendres avant de ramener chez eux des tisons censés les protéger des douleurs durant l'année. Cette dévotion disparut en 1859 mais une charité formée en 1928 par l'abbé Roussel, curé de Biville, rétablit durant quelques années le culte de saint Onuphre dont le souvenir est aujourd'hui toujours présent lors des festivités plus récréatives organisées lors de la fête patronale."

"Emplacement : La tradition orale rapporte que la mare de Saint Onuphre se situait sur la place, près de l'actuelle salle des fêtes, mais elle ne figure ni sur le premier plan du cadastre dressé en 1811 ni sur le plan de la paroisse dessiné au XVIIIième siècle."



date de dernière mise à jour : mercredi 18 septembre 2002